En juillet j’ai choisi de participer à un stage « création de tambour chamanique ». Depuis plusieurs mois je sentais l’appel du tambour sans vraiment en comprendre le sens, j’ai écouté mon intuition, laissé mon mental se poser ses questions tout seul. Un stage s’est présenté, j’étais disponible, j’ai envoyé un mail pour réserver ma place. La décision avait été rapide, instinctive.
Ce tambour bousculait déjà des choses en moi, inconsciemment, il y avait certaines résistances. J’ai réservé mon billet de train à la mauvaise date…je l’ai modifié, le jour du départ mon train a eu une heure de retard et enfin, avec Isabelle, la personne qui m’emmenait en voiture depuis Lyon jusqu’en Ardèche, nous nous sommes perdues et sommes passées devant la route qui nous menait au stage sans tourner. Le chemin me menant jusqu’au tambour a été sinueux mais j’étais décidée à le rencontrer, on testait ma volonté. Nous sommes enfin arrivées sur ce lieu isolé en pleine nature rempli de magnifiques énergies.
Tout a commencé avec l’aligneur, la pièce centrale du tambour sur laquelle repose la main pour le tenir. Après un petit voyage au tambour, yeux fermés, chacun est allé choisir son aligneur dans un panier en gardant les yeux fermés afin de laisser d’autres sens s’éveiller. Je choisis le mien du premier coup sans toucher les autres, c’était rapide et direct, une évidence que c’était celui là. En retournant à ma place, il tombe, je doute, me demande si je me suis trompée, si c’est à nouveau une façon de tester ma capacité à suivre mes intuitions. Je l’ai finalement gardé mais il a m’a fallu une nuit pour comprendre que c’était LE MIEN, exactement, celui qu’il me fallait. Au centre de mon aligneur se trouve une pierre, l’ oeil de taureau, placé sur un morceau de bois de cerf, entouré d’une corne de vache qui réalise le contour de l’oeil. Pas de doute c’est mon troisième oeil qui s’exprime à travers cette pièce de mon tambour. Ce moment qui parait si anodin était très émouvant et très puissant, avec lui s’inscrivait le commencement de mon histoire avec le tambour.
Arriva le moment de choisir la peau du tambour. Nous avons été guidés par groupe de deux à nous reconnecter à nous même, libérant nos sens et nos peurs, nous déplaçant pieds nus et yeux bandés dans une foret de hêtres, vers l’énergie qui émanait de notre peau. J’ai été conduit vers une partie de la rivière mais la mienne n’était pas là, je ne ressentais rien dans mon coeur. Arrivée à un autre point de la rivière, elle était là, je la devinais les yeux fermés, sur ma droite, seule, elle m’attendait, et j’ai su que c’était la mienne. La personne qui me guidait pensait que je voyais travers mon foulard tellement je lui décrivais la scène avec justesse. Je suis rentrée dans cette eau glacée à 4 degrés, saisie par le froid mais remplit d’une grande joie et sérénité, je recevais déjà une énergie très puissante en moi. Lorsque j’ai touché la peau, le premier contact a été difficile, l’aspect, l’odeur, la viscosité de la peau humide. J’ai été connectée à l’animal qui m’offrait sa peau et au moment de sa mort, ce moment a été difficile mais nécessaire pour que la fusion soit complète.
Un peu plus tard, nous avons avons réalisé une cérémonie afin d’honorer les peaux des animaux utilisées pour nos tambours. Un animal s’est présenté à moi, je l’ai remercié, lui promettant de le respecter et le célébrer chaque fois que j’utiliserai mon tambour. Grace à lui mon tambour pourrait guérir, libérer des blessures et me reconnecter aux différents mondes. Cet animal qui est venu me parler était un majestueux cerf me sifflant à l’oreille :
« Honore ta vérité »
J’ai beaucoup de gratitude pour ce message que j’ai reçu, il résonne et vibre en moi, je fais de mon mieux pour le mettre en pratique dès que je fais sonner mon tambour. Le dernier jour du stage, j’ai eu l’information que ma peau était celle d’un cerf. Merci pour cette magnifique connexion que nous avons eu lui et moi.
Le dernier élément à choisir a été le cadre, le mien est arrondi mais non régulier, il me rappelle une fleur prête à éclore chaque fois que le tambour sonne. Son bois est teinté de rouge en écho à mon chakra racine et à l’importance de s’enraciner et de s’ancrer à la Terre. Il s’agit de bois de Séquoia, un arbre magnifique qui symbolise la sagesse. Les indiens de la Sierra Nevada le voyaient comme le pilier du monde.
L’assemblage du tambour a été fluide me concernant, il m’a permis de consolider les liens établis la veille avec mon tambour qui représente l’énergie féminine. J’ai senti que tout le travail mené cette année m’avait été très bénéfique et que j’étais enfin réconciliée avec mon féminin sacré et prête à aider d’autres personnes à en faire de même.
Le dernier jour était consacré à la mailloche, qui symbolise l’énergie masculine. Chacun a choisi son bois, sa longueur, son diamètre, l’a taillé ou non puis nous avons choisi le tissu qui couvrirait la mailloche. Ce moment a été puissant, il m’a reconnecté à des énergies que je ne connaissais pas encore en moi et pour lesquelles j’ai beaucoup de respect. C’est comme si une sève qui était remontée de mes pieds à mon chakra coronal mais par un tunnel dont je n’avais pas encore connaissance, une déconnexion à certains ancêtres très éloignés dont je ne n’avais pas du tout connaissance.
Le stage s’est terminé par un cercle de tambours nous permettant chacun de consacrer notre tambour et les nouveaux porteurs de tambours que nous sommes.
Des liens très forts ont été renoués grâce à ce tambour, peut être moi dans d’autres vies, peut être mes ancêtres qui me transmettent une partie de leur savoir quand je joue, peu importe. Aujourd’hui mon tambour est un allié précieux dans ma propre guérison, celle que je peux proposer durant mes soins, les nettoyages de lieux. Il me permet une connexion avec des énergies magnifiques. J’évolue grâce à lui vers une découverte profonde de moi même.