D’habitude la rentrée est synonyme d’organisation, de préparation, d’emplois du temps, de tables à déplacer, de cahiers à remplir. Cette année c’est différent.

Depuis 15 ans, une semaine avant la rentrée, je me prépare physiquement et moralement à démarrer une nouvelle rentrée scolaire. Accueillir 25 nouveaux élèves pleins de doutes, de peurs, de manque de confiance, de joies, d’impatience, de colère, d’excitation, cela demande de faire beaucoup de place pour accueillir toutes leur émotions et leur besoin de vivre et de s’exprimer. Cela demande de s’effacer pour que chacun exprime sa vraie nature. J’aménage des espaces, je crée des activités leur permettant de trouver un espace de parole, je leur apporte une attention particulière afin que chacun ressente son unicité.

Cette année marque un nouveau commencement, je n’aurai plus de classe. J’ai choisi de me mettre en pause avec l’éducation nationale, de prendre un autre chemin qui m’appelle depuis longtemps et que j’ai trainé à choisir. Ce lundi 2 septembre a été à la fois nostalgique et rempli de beaucoup de vide.

Un vide que j’ai trouvé agréable finalement, qui m’invite à créer de nouveau, laisser place à de fraiches idées, de folles envies. Un fourmillement a occupé mon esprit tout le mois d’août. Je vais laisser murir ces nouveaux projets qui germent et je vous les partagerai dès qu’ils seront concrets, j’ai hâte.

Faire le grand saut, oser le changement, prendre un cap opposé à celui qu’on avait depuis plusieurs années, c’est le choix que j’ai fait. Cela fait peur, déstabilise, fragilise. J’ai perdu une sécurité matérielle, un avenir tracé à l’avance, de septembre à juin, calé semaine après semaine. Est ce que je regrette ? Aucunement.

Faire un choix implique un sacrifice puisque on laisse quelque chose derrière nous, on abandonne une partie de nous, cela crée un manque, un vide, que nous cherchons à combler pour ne pas avoir peur. Nous n’aimons pas beaucoup ce vide. J’ai vécu ces peurs, je les vis encore quotidiennement car moi aussi j’ai un petit vélo dans ma tête qui roule sans jamais s’arrêter. Mais lorsque le choix satisfait aux demandes du coeur, il y a une réponse intérieure apaisante, réconfortante, douce qui balaie les peurs, donne confiance, permet de lâcher prise, de s’abandonner.

Quand je suis là avec vous, en discussion privilégiée avec votre âme, vos guides, Buddha, Marie, Saint Pierre, Femme Bison blanc, un défunt, un chêne, votre cher animal de compagnie, les doutes s’effacent, les peurs s’envolent. L’alignement est parfait, la gratitude plus que nécéssaire tellement je reçois d’amour.

Je vous remercie car vous me nourrissez quotidiennement. Je reçois par vos sourires, vos messages, vos larmes de libérations, vos yeux qui brillent, cet absence de mots et cette vie intérieure qui reprend. Vous m’offrez les cadeaux les plus incroyables qui soient. Une sensation d’être au bon endroit, de vous apporter ce dont vous aviez besoin, d’être là à faire, dire ce qui est parfait à ce moment.

Alors oui, cette année je n’avais pas devant moi une classe d’enfants insouciants, joyeux, inquiets mais j’ai des coeurs ouverts à l’inconnu, ouverts à l’amour et au partage.

Merci à vous tous, visibles, invisibles, proches ou à des milliers de kilomètres. Je comprends de plus en plus à quel point nous ne sommes qu’un.

Belle rentrée à tous.